« La liberté est définie par le nombre d’options ouvertes aux individus et le droit de les choisir » (A Bandura)
Le coût global[1] du chômage coûte très cher aux nations[2], particulièrement à la France (entre 30 et 74 milliards d’Euros sur un budget total de 366 M)[3]. Amputant les ressources, cette dépense oblige également les états à emprunter et dégrade ainsi les finances publiques[4]. Il touche aussi les familles et les personnes de façon inégalitaire, mais, également, conduit à créer des emplois de moindre qualité. Il interroge, enfin, la construction des identités personnelles et du statut social qui s’élaborent en grande partie autour du travail. Depuis plus de trente ans, le taux de chômage des jeunes varie dans une fourchette de 15 et 20%.[5] Fin 2010, 24% des emplois occupés par des jeunes de moins de 26 ans bénéficient d’une aide de l’État, soit 665 000[6]. La prise en charge du problème à travers les mesures pour l’emploi oscille entre la création de stages et d’emplois aidés[7] et l’incitation à la qualification pour toutes et tous. Depuis 2005, pas moins de 39 rapports et analyses ont régulièrement alerté sur la rupture entre la formation scolaire et l’emploi, remettant en cause la mission adéquationniste de l’école. Entre logiques nationale et territoriale, il n’existe plus guère aujourd’hui de planifications économiques lisibles susceptibles de guider les projets d’avenir. Pourtant, depuis une vingtaine d’années, il est considéré, en Europe et dans la plupart des pays, que l’orientation, conçue comme un accompagnement, puisse se présenter comme un moyen pour réduire l’échec scolaire et la déscolarisation, visant à la fois l’amélioration des systèmes éducatifs et celle des rapports entre éducation et vie professionnelle. Le président de l’ordre québécois des Conseillers d’orientation la définit d’ailleurs comme « la science de la relation entre la personne, le travail et la formation ».[8] Continuer la lecture