Faut-il professionnaliser l’université? Si oui, comment ?
Dîner-débat du 13 mars 2007 à Montpellier.
Dans le cadre du stage européen Léonardo, « Fiorella », l’association « apprendre et s’orienter » organisait, le 13 mars 2007, un dîner-débat en italien, anglais et français sur le thème de la professionnalisation des études universitaires.
Avec sa mission de recherche et de développement des connaissances, l’université française a toujours préparé à des professions, notamment celles assurées par les «élites », enjeu majeur pour les sociétés. Si en 1946 on comptait 123.058 étudiants, on en dénombre aujourd’hui 1.441.544. Autres dimensions, autre époque, autre conception de l’élite. Comment les professionnaliser tous, c’est-à-dire établir un meilleur rapport entre les formations dispensées et le marché du travail ? Francis Danvers évoque les évolutions mises en œuvre depuis les débuts de la massification de l’enseignement supérieur, du DUT en 1966 au LMD européen, en passant par les licences professionnelles, l’alternance, les stages en entreprises et les pôles de « recherche-innovation ». Les progrès sont très importants mais il reste encore à transformer en profondeur les études généralistes en intégrant le concept de compétence avec sa notion de transférabilité. Et, pour que cette professionnalisation soit durable, l’université doit prendre toute sa place en terme de formation continue et de validation des acquis de l’expérience. Si les freins paraissent encore nombreux en ce domaine, les échanges européens et le renouvellement des générations pourraient accélérer le changement. Le développement de liens avec le monde économique de l’entreprise, le renforcement d’organismes de médiation tels les Services Universitaires d’Information et d’Orientation mais aussi la formation continue des professeurs apparaissent comme des facteurs de mobilisation.
Des discussions qui ont suivi l’exposé de Francis Danvers, il ressort que le travail est toujours le principal vecteur de reconnaissance sociale et de développement personnel. Il faut donc favoriser l’insertion professionnelle. Le projet personnel est partie prenante du projet de vie. Il n’y a pas d’oppositions entre l’acquisition de la culture et la professionnalisation, ni entre maturation sociale au sein d’une vie étudiante et souci de réussite. L’université est un lieu de socialisation où l’on apprend des méthodes et où l’on acquiert des concepts. Elle produit les connaissances et les citoyens de demain. Mais elle ne se penche pas assez sur l’acquisition des compétences propres à la professionnalisation et à l’orientation tout au long de la vie.