Autres rapports et évaluations sur l’orientation et le système éducatif
L’évaluation est un des moteurs clefs de l’activité humaine. Si je marche, je ressens l’effort fourni, je mesure l’espace parcouru, j’estime ma vitesse. C’est ainsi que je construit une démarche d’anticipation qui va me permettre de placer le but à atteindre et de mesurer les chances d’y parvenir dans les temps et dans la forme souhaitée. Sur la route de Compostelle les bornes m’indiquent le chemin parcouru et je suis fier de mon parcours. Une simple opération mentale me fait alors me projeter pour demain. Les systèmes plus larges que le corps humain nécessitent eux aussi une évaluation permanente. Ainsi en est-il de la navigation. Ainsi en va-t-il de l’économie. Les recherches et rapports permettent de mesurer le chemin parcouru et, au delà d’une simple comptabilité d’efficience, apportent des éléments de satisfaction humaine. Car le système éducatif et de formation est avant tout constitué de ressources humaines au service de l’orientation, c’est à dire du devenir de ses élèves et de ses étudiants. Voici donc l’accès à des ressources utiles. Continuer la lecture
Regards sur l’éducation 2011. Le rapport de l’OCDE alerte la France
l’OCDE fait vient de publier son rapport annuel sur l’éducation. La France, en général considérée comme une bonne élève, voit ses résultats en forte baisse. Si le diplôme y est toujours un rempart contre le chômage, encore faut-il l’obtenir ! Le rapport observe une baisse de la scolarisation des 15-19 ans, le développement d’un système inéquitable qui place la France dans les derniers de la classe, un investissement budgétaire bien en dessous de la moyenne et des salaires d’enseignants en baisse depuis 1995. Le pourcentage de jeunes sans emploi est un des plus forts d’Europe (il serait de 30%) et la possession d’un diplôme n’apporte qu’une faible plusvalue sur le marché du travail . Continuer la lecture
L’ORIENTATION en France : UN CHANTIER À L’ARRÊT
Dans le cadre de la loi des finances 2011, le Sénat a déposé un avis sur l’enseignement. Les propos autour de l’orientation méritent que l’on s’y arrête tant ils pointent que la dynamique qui avait conduit au vote de la loi de novembre 2009 est stoppée. Au fil du récit on relève que la rénovation de la voie professionnelle n’a pas pour l’instant infléchi significativement les phénomènes de reproduction des inégalités sociales. L’orientation à l’issue du collège connaît toujours de grandes disparités selon le milieu d’origine de l’enfant. La logique de tri social reste malheureusement prépondérante. En ce qui concerne le dispositif de préparation, on note que les conditions d’une authentique découverte des métiers et des formations pour tous les jeunes, sans préorientation et sans préjugé, ne sont pas réunies. Même si l’idée qui préside à la construction du PDMF est séduisante et ne mérite pas d’être purement et simplement abandonnée, son contenu laisse à désirer, notamment les stages d’observation en classe de 3e. L’hétérogénéité des différentes étapes, leur traitement très disparate selon les établissements, le manque d’évaluation réduisent l’impact du dispositif sur les décisions d’orientation
On regrette aussi le délai qui a couru entre la promulgation de la loi et la nomination du DIO, autant de temps perdu alors que l’orientation demeure un point noir du système éducatif. On s’inquiète également de la faiblesse des moyens humains et financiers qui lui sont alloués, cinq millions d’euros devant même être prélevés sur le fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) pour financer le service dématérialisé.
On déplore enfin, qu’en règle générale, l’orientation soit conçue d’abord comme un moyen d’accélérer l’insertion professionnelle des élèves les plus fragiles à la sortie du collège, alors même qu’elle doit être un instrument de construction d’un parcours individuel qui permette l’épanouissement personnel de l’élève. Si l’orientation doit tenir compte des réalités économiques et de la situation du marché de l’emploi, elle doit également être utilisée pour ouvrir l’horizon des jeunes au-delà du cercle familial, pour lutter contre le pessimisme social dans les milieux populaires et contre la reproduction des inégalités. Les attaques que subissent les conseillers d’orientation-psychologues témoignent d’une conception étroite et strictement utilitariste de l’orientation.
Robert DENQUIN préfacier d’Orientation-Lycée
Robert Denquin a accompagné les premiers développements de l’association “apprendre et s’orienter”, signant notamment la préface de “Orientation Lycée, méthode d’orientation active”. Il nous a quitté cette année 2010, le 04 octobre. Né à Laon, instituteur puis conseiller d’orientation-psychologue à Lille, il gravit les échelons administratifs jusqu’au grade de Chef du service académique d’information et d’orientation. Il termine sa carrière comme directeur adjoint de l’Onisep et à l’inspection générale de l’éducation nationale comme chargé de mission auprès du groupe des Établissements et de la Vie scolaire. Coauteur de deux rapports officiels dont un sur l’orientation, il a joué un rôle important dans le développement des services d’orientation et le rayonnement de l’Onisep. Nous garderons de lui le souvenir d’une personne proche, active et ouverte sur les idées innovantes.
Jean-Marie Quiesse
L’Education nationale face à l’objectif de la réussite de tous les élèves
Rapport de la Cour des comptes
La Cour des comptes vient de publier un rapport « l’éducation nationale face à l’objectif de réussite de tous les élèves ». Celui-ci pose le problème de la relation entre les investissements globaux et la réussite des élèves. Beaucoup d’éléments y sont examinés même si on pointe l’absence d’évaluation sur beaucoup d’indicateurs, notamment sur ceux qui ont trait aux mesures d’aides à la réussite.
Télécharger le rapport complet de la cours des comptes Continuer la lecture
Orientation : des propositions très précises pour un grand service d’orientation : rapport d’activité du DIO
Avant – Propos
L’année 2009 a été une année charnière pour l’orientation. Dès janvier, le Conseil d’orientation pour l’emploi remettait un rapport confirmant les fragilités des dispositifs d’orientation, jugés à la fois trop dispersés institutionnellement, peu lisibles pour les publics ne disposant pas d’une familiarité suffisante avec les arcanes de la formation et insuffisamment ouverts sur l’emploi ; il formulait des propositions concrètes visant à faire évoluer cette situation considérée comme une source d’échecs et de sorties prématurées du système scolaire.
Rapport du BIOP : l’évaluation est-elle au service de l’orientation ?
INTRODUCTION
« L’évaluation scolaire est-elle au service de l’orientation ? ». Pourquoi établir un tel lien entre évaluation et orientation et pourquoi imaginer que l’évaluation est à même de tenir un rôle dans l’orientation ?
L’évaluation scolaire relève a priori du domaine de la pédagogie, dans la mesure où elle permet aux enseignants de tester le niveau des élèves et de mesurer leurs acquis pour pouvoir éventuellement ajuster les enseignements à poursuivre (les points du programme bien acquis et les points à reprendre…). En ce sens, elle peut paraître éloignée des questions relatives à l’orientation des élèves.
Rapport Guegot : développement de l’orientation professionnelle tout au long de la vie
INTRODUCTION
L’orientation sous sa forme moderne, qu’on peut définir comme les actions permettant d’aider les individus à faire leurs choix éducatifs ou professionnels et à gérer leur évolution professionnelle, est née il y a près d’un siècle. Frank Parsons ouvre en 1908 le premier bureau d’orientation à Boston et y écrit l’ouvrage fondateur de l’orientation professionnelle, Choisir sa vocation, qui paraît en 1909. Son action est fondée sur le principe qu’un conseil avisé et une information sur l’ensemble des possibilités offertes à chacun en fonction de ses aptitudes et de l’état de l’économie sont plus efficaces pour l’individu et la société que la seule soumission au déterminisme social et familial ou au hasard des recrutements.
Pour la réussite de tous : « L’articulation entre les dispositifs de la politique de la ville et de l’éducation nationale dans les quartiers sensibles »
Rapport
Effectué au titre de l’article 58 alinéa 2 de la loi organique n° 2001-692 du 1er août 2001 relative aux lois de finances
Sur
« L’articulation entre les dispositifs de la politique de la ville et de l’éducation nationale dans les quartiers sensibles »
Rapport Carle sur la réforme de l’orientation
Introduction
Mesdames, Messieurs,
En mars dernier, le Président de la République, à l’occasion d’un déplacement thématique sur la formation professionnelle, s’exprimait en ces termes :
« La formation professionnelle, c’est la liberté pour une femme ou pour un homme, quel que soit son statut social, quel que soit son âge, quel que soit le métier qui était le sien ou celui qu’il veut épouser dans l’avenir, d’apprendre pour exercer un nouveau métier. C’est une question clé pour préparer l’avenir de notre pays ».