Orientation et numérique : une évolution nécessaire
Le numérique est la technique qui soutient le développement du Web interactif. Au simple échange de documents se substitue aujourd’hui la constitution de larges réseaux de communication caractérisés par l’immédiateté des réactions et la volonté souvent exprimée de participer aux débats sociaux autour de la notion d’intérêt général. La démocratie s’arrêtait là où s’arrêtait le discours des orateurs, aux murs de la cité d’Athènes. Plus tard aux lois des assemblées et aux discours de l’école, aux murs de la nation. La démocratie tout comme les échanges économiques s’étendent maintenant bien au delà. Se former ou travailler en Europe ne semblent plus poser problème S’orienter aujourd’hui se passe dans ce contexte élargi où l’accès et la bonne gestion informationnelle et à l’anticipation qu’elle permettent jouent un rôle essentiels. Les murs de la classe sont ceux de l’Internet et les horizons de la Y génération se prolongent dans la perspective des écrans mobiles. Comment mieux se préparer à cette révolution culturelle ? Continuer la lecture
Regards sur l’éducation 2011. Le rapport de l’OCDE alerte la France
l’OCDE fait vient de publier son rapport annuel sur l’éducation. La France, en général considérée comme une bonne élève, voit ses résultats en forte baisse. Si le diplôme y est toujours un rempart contre le chômage, encore faut-il l’obtenir ! Le rapport observe une baisse de la scolarisation des 15-19 ans, le développement d’un système inéquitable qui place la France dans les derniers de la classe, un investissement budgétaire bien en dessous de la moyenne et des salaires d’enseignants en baisse depuis 1995. Le pourcentage de jeunes sans emploi est un des plus forts d’Europe (il serait de 30%) et la possession d’un diplôme n’apporte qu’une faible plusvalue sur le marché du travail . Continuer la lecture
Décrocher-raccrocher : des mesures et des ressources
Même si les chiffres officiels ne sont pas toujours bien connus en France, hormis le traditionnel 150 000 jeunes, ils montrent ailleurs une progression certaine. Selon le rapport OCDE 2011, la part de « jeunes en difficulté » aurait augmenté en France, entre 2000 et 2009 de plus de 30%. Le problème du décrochage scolaire et universitaire est devenu une priorité nationale d’action en 200,9 puis une « lutte » pour le ministère de l’éducation nationale en 2011.Dans le cadre d’une forte incitation européenne, voici l’état des mesures proposées en 2011 mais aussi des ouvertures vers de larges ressources.
Approche orientante : le concept de situation authentique
Parmi la centaine d’ateliers et conférences proposés dans les congrès de l’Aqisep sur l’approche orientante, je retiens particulièrement un concept émergent, celui de « situation authentique », dans deux domaines : l’évaluation et l’entrepreneuriat. Continuer la lecture
Comment bien gérer son identité numérique ?
Dîner-débat le Jeudi 24 février à 18h30 précises, à Montpellier.
Nous écrivons, nous montrons, nous disons en ligne : faut-il avoir peur de nos “ombres” ?
La question n’est plus de savoir comment être visible mais pourquoi l’être. Les “ombres” sont les traces que nous semons sur Internet. La gestion personnelle des réseaux numériques et des informations qui y circulent fait preuve d’un amateurisme trop souvent prôné comme une valeur sociale. Big Brother est-il un “vieux truc”? E-portflio, webclasseur, webfolio, réseaux sociaux : les espaces numériques interactifs se développent. Vouloir gérer l’information et mettre de l’ordre dans notre propre communication est-il une problématique de “vieux c…” J-M Manach ? Comme le dit avec humour un blog très récent, “dans les entreprises, ce sont de vieux c… qui recrutent…”. Le vrai problème n’est sans doute pas ce qu’Internet fait à notre cerveau, mais bien plutôt les conséquences de ses applications en termes de construction d’une identité personnelle, base de toute liberté avec ses aspects de sphère intime, personnelle et sociale. Les traces numériques, que nous laissons peuvent-elle être une menace ? Sont-elles gérables ? Pour se construire une image professionnelle, la maîtrise de l’identité personnelle est un atout. L’inverse est un obstacle. Que dire, que montrer, quoi écrire ?
Notre invitée : Stéphanie METZ, Maître de conférences en Ergonomie Cognitive – Département Informatique – IUT Montpellier – Université Montpellier 2. Laboratoire PRAXILING – UMR 5267 CNRS & Université Montpellier 3
Jean-Marie QUIESSE animera la soirée
mailto : jmquiesse@wanadoo.fr
Yves Vidal élève de Vincent Lenhardt
Consultant, auteur du concept de « temps partagé » et coaching–life depuis une dizaine d’années, proche d’apprendre et s’orienter, Yves VIDAL avait animé un dîner débat très suivi au mois de janvier 2010. Il nous a quitté quelques mois plus tard.
Elève de Vincent Lenhardt, fidèle aux principes contenus dans le concept de « cadre à temps partagé » qu’il a fait connaitre en France, après une longue expérience de DRH dans plusieurs grandes entreprises, il s’est ensuite consacré à l’accompagnement des personnes. Dans un souci d’équilibre personnel et familial, valeurs qui ont guidé sa vie intensive, pleine de rencontres, de projets et de voyages, Yves Vidal souhaitait inclure la notion de projet professionnel dans une vision plus globale. Car la vie comporte du personnel, du familial, du professionnel et du spirituel. La croyance est, selon lui, le fer de lance du succès d’un projet tandis que le désir crée la volonté de le mener à bien. Depuis nos rencontres ERFI dans le cadre de l’université de Montpellier ou des lointains “mercredi avenir” de l’Onisep jusqu’à ce dernier débat de janvier, Yves Vidal était un ami fidèle, inspirant bien des réflexions et des idées neuves. Nous partageons la peine de sa famille.
Jean-Marie Quiesse
approccio orientante : La metodologia
La metodologia
L’associazione fonda il suo metodo, approccio orientante nella scuola e nel lavoro, su lavori scientifici che producono conoscenze chiave verificate nella realtà e confrontate tra gli aderenti che aprono nuove piste e rimettono costantemente in discussioni i risultati.
De l’orientation directive à l’accompagnement
Even LOARER, professeur titulaire de la chaire de Psychologie de l’orientation est, au CNAM, directeur de l’Institut National du Travail et d’Orientation (Inetop). Dans sa Leçon inaugurale donnée en février 2010 en présence de Bertrand Schwartz et du Recteur Christian Forestier, administrateur général du Cnam, il a analysé l’évolution des problématiques d’orientation scolaires et professionnelles. Celles-ci, selon lui, constituent aujourd’hui, plus que jamais, un enjeu sociétal, économique et humain majeur. D’un processus essentiellement ponctuel et concernant les jeunes, l’orientation est devenue un processus continu à l’échelle de toute la vie qui appelle de nouvelles pratiques et de nouveaux dispositifs. Il a distingué trois grandes périodes de développement (orientation directive, délégatrice, participative) et mis l’accent sur une quatrième, contemporaine et encore mal définie, celle de l’accompagnement. Celle-ci doit, pour lui, dépasser le simple bilan de compétence et conduire à l’activation d’une démarche de mobilité intégrant les perspectives d’orientation et la définition des étapes à parcourir pour acquérir des compétences complémentaires. Dans ce cadre, la mise en place d’un nouveau Service public d’orientation ne pourra faire l’économie d’une sérieuse formation de ses intervenants.
Assistez à la leçon de Even LOARER
Jean-Marie Quiesse, décembre 2010
L’ORIENTATION en France : UN CHANTIER À L’ARRÊT
Dans le cadre de la loi des finances 2011, le Sénat a déposé un avis sur l’enseignement. Les propos autour de l’orientation méritent que l’on s’y arrête tant ils pointent que la dynamique qui avait conduit au vote de la loi de novembre 2009 est stoppée. Au fil du récit on relève que la rénovation de la voie professionnelle n’a pas pour l’instant infléchi significativement les phénomènes de reproduction des inégalités sociales. L’orientation à l’issue du collège connaît toujours de grandes disparités selon le milieu d’origine de l’enfant. La logique de tri social reste malheureusement prépondérante. En ce qui concerne le dispositif de préparation, on note que les conditions d’une authentique découverte des métiers et des formations pour tous les jeunes, sans préorientation et sans préjugé, ne sont pas réunies. Même si l’idée qui préside à la construction du PDMF est séduisante et ne mérite pas d’être purement et simplement abandonnée, son contenu laisse à désirer, notamment les stages d’observation en classe de 3e. L’hétérogénéité des différentes étapes, leur traitement très disparate selon les établissements, le manque d’évaluation réduisent l’impact du dispositif sur les décisions d’orientation
On regrette aussi le délai qui a couru entre la promulgation de la loi et la nomination du DIO, autant de temps perdu alors que l’orientation demeure un point noir du système éducatif. On s’inquiète également de la faiblesse des moyens humains et financiers qui lui sont alloués, cinq millions d’euros devant même être prélevés sur le fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) pour financer le service dématérialisé.
On déplore enfin, qu’en règle générale, l’orientation soit conçue d’abord comme un moyen d’accélérer l’insertion professionnelle des élèves les plus fragiles à la sortie du collège, alors même qu’elle doit être un instrument de construction d’un parcours individuel qui permette l’épanouissement personnel de l’élève. Si l’orientation doit tenir compte des réalités économiques et de la situation du marché de l’emploi, elle doit également être utilisée pour ouvrir l’horizon des jeunes au-delà du cercle familial, pour lutter contre le pessimisme social dans les milieux populaires et contre la reproduction des inégalités. Les attaques que subissent les conseillers d’orientation-psychologues témoignent d’une conception étroite et strictement utilitariste de l’orientation.
Lire et écrire, supports indispensables à la projection et l’anticipation
Bernard Rey : développer la pensée scripturale
L’Association académique des conseillers d’orientation-psychologues de France tenait son assemblée générale académique annuelle à la Grande Motte le 06 mars. Elle avait invité Bernard REY, professeur à l’Université libre de Bruxelle et éminent chercheur en sciences de l’éducation, connu pour ses travaux sur les compétences mais aussi le relationnel à l’école. Face à des professionnels de l’orientation, il s’est interrogé sur le fait que, dans une école aux moyens unifiés, beaucoup d’enfants ne réussissent pas. Le savoir lire et écrire, au delà de son aspect utilitaire, véhicule toute une forme de pensée intériorisée, spécifique à l’école, que Bernard REY nomme la “pensée scripturale”. Elle permet la conceptualisation, l’anticipation rationnelle et la projection mais aussi les organisations personnelles et sociales. Du bon usage de l’agenda à la rédaction d’une liste de courses, il s’agit d’une tentative de maîtrise de sa propre existence. La pratique scripturale est un préalable à la science, au débat d’idées et à l’exercice de l’autorité. Or, pour Bernard Rey, il apparaît que l’école française ne parvient pas à faire acquérir cette forme de pensée et cette pratique à tous les élèves. Une partie d’entre eux n’accède donc pas à la pensée réflexive, au déroulement du schéma narratif porteur de cohérence et à la construction contextuelle qui permet de mieux appréhender le réel des environnements. Il a ensuite tracé des pistes pédagogiques qui, dans une société de l’oral et de l’image, pourraient faire entrer davantage d’enfants dans l’univers scriptural.
Jean-marie Quiesse
Rey, 2004, Discipline en classe et autorité de l’enseignant, Bruxelles, De Boeck