De l’orientation directive à l’accompagnement
Even LOARER, professeur titulaire de la chaire de Psychologie de l’orientation est, au CNAM, directeur de l’Institut National du Travail et d’Orientation (Inetop). Dans sa Leçon inaugurale donnée en février 2010 en présence de Bertrand Schwartz et du Recteur Christian Forestier, administrateur général du Cnam, il a analysé l’évolution des problématiques d’orientation scolaires et professionnelles. Celles-ci, selon lui, constituent aujourd’hui, plus que jamais, un enjeu sociétal, économique et humain majeur. D’un processus essentiellement ponctuel et concernant les jeunes, l’orientation est devenue un processus continu à l’échelle de toute la vie qui appelle de nouvelles pratiques et de nouveaux dispositifs. Il a distingué trois grandes périodes de développement (orientation directive, délégatrice, participative) et mis l’accent sur une quatrième, contemporaine et encore mal définie, celle de l’accompagnement. Celle-ci doit, pour lui, dépasser le simple bilan de compétence et conduire à l’activation d’une démarche de mobilité intégrant les perspectives d’orientation et la définition des étapes à parcourir pour acquérir des compétences complémentaires. Dans ce cadre, la mise en place d’un nouveau Service public d’orientation ne pourra faire l’économie d’une sérieuse formation de ses intervenants.
Assistez à la leçon de Even LOARER
Jean-Marie Quiesse, décembre 2010
L’ORIENTATION en France : UN CHANTIER À L’ARRÊT
Dans le cadre de la loi des finances 2011, le Sénat a déposé un avis sur l’enseignement. Les propos autour de l’orientation méritent que l’on s’y arrête tant ils pointent que la dynamique qui avait conduit au vote de la loi de novembre 2009 est stoppée. Au fil du récit on relève que la rénovation de la voie professionnelle n’a pas pour l’instant infléchi significativement les phénomènes de reproduction des inégalités sociales. L’orientation à l’issue du collège connaît toujours de grandes disparités selon le milieu d’origine de l’enfant. La logique de tri social reste malheureusement prépondérante. En ce qui concerne le dispositif de préparation, on note que les conditions d’une authentique découverte des métiers et des formations pour tous les jeunes, sans préorientation et sans préjugé, ne sont pas réunies. Même si l’idée qui préside à la construction du PDMF est séduisante et ne mérite pas d’être purement et simplement abandonnée, son contenu laisse à désirer, notamment les stages d’observation en classe de 3e. L’hétérogénéité des différentes étapes, leur traitement très disparate selon les établissements, le manque d’évaluation réduisent l’impact du dispositif sur les décisions d’orientation
On regrette aussi le délai qui a couru entre la promulgation de la loi et la nomination du DIO, autant de temps perdu alors que l’orientation demeure un point noir du système éducatif. On s’inquiète également de la faiblesse des moyens humains et financiers qui lui sont alloués, cinq millions d’euros devant même être prélevés sur le fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) pour financer le service dématérialisé.
On déplore enfin, qu’en règle générale, l’orientation soit conçue d’abord comme un moyen d’accélérer l’insertion professionnelle des élèves les plus fragiles à la sortie du collège, alors même qu’elle doit être un instrument de construction d’un parcours individuel qui permette l’épanouissement personnel de l’élève. Si l’orientation doit tenir compte des réalités économiques et de la situation du marché de l’emploi, elle doit également être utilisée pour ouvrir l’horizon des jeunes au-delà du cercle familial, pour lutter contre le pessimisme social dans les milieux populaires et contre la reproduction des inégalités. Les attaques que subissent les conseillers d’orientation-psychologues témoignent d’une conception étroite et strictement utilitariste de l’orientation.
Congrès 2010 : L’orientation change d’allure, quel accompagnement personnalisé ?
Congrès 2010
Intervention de Francis DANVERS[1]
L’orientation est une notion polysémique, complexe et multiréférentielle, dont l’histoire contemporaine remonte à la fin du XIX° siècle. Pas d’orientation sans désorientation. La Guerre de 14-18 inaugure un courant d’idées nouvelles, l’Ecole unique. La crise de 1929 fait naître le Bureau universitaire de statistique (BUS) pour les enfants des classes bourgeoises. Le Front populaire élargit l’orientation professionnelle vers les classes de 6ème d’orientation. A la Libération, le plan Langevin-Wallon crée la psychologie scolaire. Continuer la lecture
Développer le sentiment d’efficacité personnelle par une approche orientante. J.M. Quiesse
Les 18 et 19 mars s’est tenu au CNAM de Paris un colloque sur “l’accompagnement de l’orientation aux différents âges de la vie”. Nés en 1922, les systèmes d’orientation français reposent essentiellement sur des textes fondateurs de 1970 et 1989 en ce qui concerne le scolaire, 1982 et 1986 pour les dispositifs d’insertion. Depuis, les environnements médiatiques et économiques ont profondément changé ainsi que la perception collective de l’espace de mobilité. La résolution européenne de 2008 et la loi de 2009 ouvrent de nouvelles perspectives. Accompagner une personne dans son orientation, c’est l’amener à développer son orientabilité à travers l’acquisition de capacités décisionnelles en termes de choix de métiers, de parcours de formation et de choix de vie. Plus l’efficacité décisionnelle perçue est forte, plus le niveau d’activité exploratoire destiné à faciliter la sélection et la planification de carrière est élevé. L’approche orientante vise alors à accompagner l’élève, l’étudiant ou l’employé, dans un cheminement personnel et professionnel où il se construit une identité.
Continuer la lecture
S’organiser pour accompagner l’orientation tout au long de la vie
Un dispositif d’orientation se développe en France depuis 1922. En 1972 est introduite la notion de formation continue. 1996 est décrétée « année européenne de l’éducation et de la formation tout au long de la vie». En mars 2000, à Lisbonne, le Conseil européen des chefs de gouvernement décide de faire de ce concept une composante essentielle de la politique européenne. Compte tenu de leur passé historique, professionnel et éthique, les services de l’Education nationale et l’Office national d’information sur les enseignements et les professions (Onisep) peuvent apporter leur soutien à la mise en acte de cette intention. Ils possèdent les moyens de cette ambition.
Le life coaching pour mieux équilibrer vie personnelle et vie profesionnelle
Le life coaching avec Yves Vidal
Les changements accélérés des activités économiques bousculent les métiers et interrogent les identités professionnelles. Les nouvelles technologies mariées à une économie d’échanges de plus en plus mondialisés créent des conditions d’emploi incertaines. Cet environnement transforme les conditions de travail engendrant du stress, des sentiments d’isolement et d’insatisfaction. Il arrive que « l’équilibre vertueux » du bien- être au travail avec son volet vie privée/vie professionnelle vole en éclats.
Oser de nouveaux réflexes professionnels
Cathy Bousquet, Annie Marxer
Dans un environnement de plus en plus contraignant où les personnes sont fortement sollicitées de manière individuelle, comment se libérer de pressions qui débousso- lent? Cette prise de conscience pour préparer demain est une question essentielle de ce XXIe siècle.
Ce livre propose de concilier capital individuel et démarches collectives pour oser de nouvelles pratiques professionnelles. À ce titre, il concerne autant les postures mana- gériales que les praticien-nes de l’action sociale ou médico-sociale comme toute per- sonne qui souhaite trouver un possible plaisir au travail. Il offre une compréhension des conditions et modalités de passage d’une situation à une autre et propose d’apprivoiser ou de conduire les situations de changements.
Oser de nouveaux réflexes professionnels : l’approche orientante appliquée au milieu des adultes. Un ouvrage de Cathy Bousquet et Annie Marxer.
L’approche orientante appliquée aux milieux adultes
Dans un monde aux contextes très fluctuants, les principes d’une approche orientante apparaissent comme un nouveau paradigme susceptible d’apporter aux personnes le moyen de mieux vivre leurs orientations personnelles. Si cette démarche qui consiste à reconfigurer le capital mobilisable s’applique d’abord aux milieux éducatifs et de formation, c’est la première fois en France qu’elle de référence dans le milieu des adultes.
Leadership et compétences émotionnelles dans l’accompagnement au changement
Leadership et compétences émotionnelles
Dans l’accompagnement au changement
ColleCtion ÉduCation-intervention
Sous la direction de
Bénédicte Gendron Louise Lafortune
En quoi le sentiment d’efficacité personnelle permet-il de mieux réussir dans la vie ?
Sentiment d’efficacité personnelle et réussite
Ce qui m’arrive dépend-t-il de moi ou, au contraire, est-il attribuable au hasard, à la chance, à l’air du temps, au bon vouloir des autres ? Le regard porté par Serge Blanchard1 sur les “écoles de la deuxième chance” et leur pédagogie résolument centrée sur le développement du sentiment d’efficacité personnelle éclaire cette interrogation de façon optimiste. Cette notion réunit, en une sorte de synthèse, ce qui constitue la motivation à choisir et à s’engager, que ce soit de l’ordre de l’apprenance, et de la conduite de sa vie qui intègre l’orientation personnelle. Le sentiment d’efficacité personnel dans sa relation avec la réussite était le thème du dîner-débat organisé par l’association « apprendre et s’orienter » le 24 mars 2009 à Montpellier.