Introduction
L’orientation est un domaine d’études et de questionnements relativement ancien (Naville 1945) qui toutefois, depuis un quart de siècle, suscite un regain d’intérêt. L’orientation occupe aujourd’hui une place éminente sur l’agenda politique de l’Etat et des collectivités territoriales en France, tout en ayant connu des importances conjoncturelles variables dans le temps.
Conçue au départ comme un outil de gestion des flux dans le système scolaire, l’orien- tation est constituée au cours des années soixante-dix en « modèle » voué à se diffuser en dehors du monde éducatif. Ce mouvement prend corps notamment en réponse aux besoins de régulation du marché du travail, à un moment où la question du placement d’une main-d’œuvre numériquement limitée et faiblement qualifiée devient primordiale, conjointement à celle de l’immigration.
Au cours de la dernière décennie, les évolutions traversant le champ et les fonctions de l’orientation semblent suivre l’inclinaison d’exigences posées par un nouveau contexte, dans lequel prédomine a contrario une augmentation du niveau de qualification des indi- vidus conjointement à une raréfaction des emplois. Ici, l’aide à l’orientation et au projet aurait laissé la place à « l’éducation à l’orientation », selon Hénoque-Legrand (2004). Ses finalités convergent d’une part vers « le développement personnel de l’individu, amener les élèves à se répartir dans les filières de formation existantes, favoriser l’inté- gration sociale », d’autre part vers le « développement de la flexibilité des travailleurs » (Guichard 2001, p. 59), que d’autres auteurs formulent de manière plus elliptique en termes d’adaptabilité.