Elisabeth Chauvet, Magistrate honoraire.
Depuis quelques années, dans le sillon de la vague migratoire survenue en 2015, de nombreux jeunes étrangers, se déclarant mineurs, sont arrivés sur le sol français, bien souvent seuls, sans parents, sans documents d’identité, mais en quête d’accueil et d’avenir. L’afflux de ces MNA, dont la plupart sont accueillis et pris en charge par nos dispositifs de protection de l’enfance, a suscité et suscite de nombreuses inquiétudes et interrogations. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Faut-il les accueillir au prix de lourdes dépenses publiques ? Quel bilan peut-on tirer de ces six années où nos institutions ont été fortement sollicitées ?
Si une poignée d’entre eux, particulièrement à la dérive, a développé, notamment dans les grandes villes, une délinquance de rue problématique, les autres tirent manifestement profit, à bas bruit, de l’accueil, de la scolarisation ou de la formation professionnelle dont ils ont pu bénéficier, mais au prix d’une saturation accrue de nos dispositifs, d’une qualité de prise en charge souvent insuffisantes, et d’un coût dont il est difficile de considérer qu’il peut s’accroître à l’infini. En qualité de magistrate, j’évoquerai ces questions et réflexions qui traversent la Justice. Or, elle est aussi déjà lourdement sollicitée depuis longtemps.
Mots-clés : mineurs non accompagnés ; immigration ; protection de l’enfance ; délinquance ; prise en charge ; scolarisation ; justice.
La suite de cette page est reservée aux adhérents de l'association ! Vous devez vous inscrire ou vous connecter avec vos identifiants si vous êtes déjà adhérent.