Avant – Propos
L’année 2009 a été une année charnière pour l’orientation. Dès janvier, le Conseil d’orientation pour l’emploi remettait un rapport confirmant les fragilités des dispositifs d’orientation, jugés à la fois trop dispersés institutionnellement, peu lisibles pour les publics ne disposant pas d’une familiarité suffisante avec les arcanes de la formation et insuffisamment ouverts sur l’emploi ; il formulait des propositions concrètes visant à faire évoluer cette situation considérée comme une source d’échecs et de sorties prématurées du système scolaire.
La création d’un Haut-commissariat à la Jeunesse repose sur la même analyse. La commission de préparation du Livre vert pour la Jeunesse a consacré une large part de ses travaux au chantier de l’orientation et à la problématique du décrochage ; ils ont débouché sur des préconisations visant à réformer profondément les pratiques en la matière. Les conclusions de la mission de concertation confiée à Richard Descoings sur la réforme du lycée ont également placé l’orientation au cœur du débat. Enfin, le rapport du délégué relatif au renforcement de l’orientation active, établi à la demande de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a fait ressortir les enjeux de la transition vers les études supérieures en matière d’élévation du niveau de qualification et de lutte contre l’échec à l’université. Autant d’analyses et de propositions qui ont permis d’établir un diagnostic partagé, préparant ainsi le terrain à la mise en œuvre des réformes attendues.
Le temps de l’action est désormais venu, avec la présentation par le Président de la République du plan « Agir pour la jeunesse » le 29 septembre en Avignon et son discours du 13 octobre sur les principes de la réforme du lycée.
Le vote de la loi du 24 novembre sur l’orientation et la formation professionnelle tout au long de la vie et la présentation le 10 décembre de la réforme du lycée au Conseil supérieur de l’éducation sont venus compléter et préciser la feuille de route ainsi tracée. La première crée un droit à l’orientation tout au long de la vie et jette les bases du service public de l’orientation destiné à le mettre en œuvre ; la seconde identifie un temps pour l’orientation dans l’emploi du temps des élèves et prévoit un accompagnement pour en faire les acteurs effectifs de leurs choix de poursuite d’études.