Avant propos
La commission a travaillé pour produire des changements. Elle n’a pas cherché à édulcorer les constats. Les membres qui la composent n’ont pas fui leurs responsabilités. Celles qu’ils ont dans les insuffisances du passé, dans les propositions à faire, dans les changements à accomplir dans leurs propres organisations.
S’il fallait résumer en quelques lignes l’état d’esprit de la commission, nous pourrions le faire de la manière suivante.
La société a légué aux jeunes d’aujourd’hui ses dettes. Elle doit maintenant honorer la sienne à leur égard et leur permettre de prendre leur place sans délai et sans parcours du combattant.
Beaucoup d’institutions ont une responsabilité et une compétence à l’égard des jeunes : l’Etat, tous les échelons de collectivités territoriales, les partenaires sociaux. Plusieurs services publics sont concernés, à commencer par celui de l’éducation et celui de l’emploi. Mais chacun a la possibilité de s’exonérer d’une partie de ses responsabilités sur les autres : pour chaque institution prise isolément, il est plus coûteux de s’occuper des jeunes… que de ne pas s’en occuper.
Une politique de la jeunesse doit aussi en appeler à la responsabilité des jeunes eux-mêmes. En réalité, en matière d’équilibre de droits et devoirs, le déséquilibre n’est pas toujours celui auquel on pense. C’est ainsi que jusqu’à récemment, les jeunes payaient plus en cotisations chômage qu’ils ne recevaient d’indemnisation. Et pourtant leur taux de chômage est plus élevé, y celui des jeunes diplômés. Cela montre que même les jeunes qui ont « fait bien tout ce qu’il fallait » sont pénalisés. C’est cela qu’il faut changer.
La crise économique, la crise sociale, la crise écologique, la crise des valeurs montrent que le moule se fissure. Ce n’est pas dans ce moule qu’il faut faire rentrer les jeunes. C’est sur les jeunes qu’il faut compter pour transformer le moule.