Introduction
Les universités depuis 30 ans ont fait des efforts considérables pour faire face à la massification – 1,4 millions d’étudiants aujourd’hui (sur un total de 2,2 millions d’étudiants dans l’enseignement supérieur) – en développant des formations qui favorisent l’insertion professionnelle des étudiants, formations d’ingénieurs, masters professionnalisés (ex-DESS), IUT et depuis quelques années licences professionnelles. On ne le souligne pas assez, elles contribuent très largement à travers leurs filières non sélectives à l’intégration sociale de nos concitoyens issus de toutes les minorités sociales.
Elles sont un lieu de savoir et d’excellence où se développent la recherche et la production de connaissances qui font de la France une Nation respectée au sein du concert des Nations. Toutefois le service public de l’enseignement supérieur doit avoir davantage le souci de l’insertion professionnelle et du devenir des étudiants dont l’Etat lui confie la charge.
Les taux d’échec dans certaines filières, ou l’existence d’effectifs importants dans des filières avec très peu de débouchés, constituent un gâchis humain et fragilisent l’ensemble de notre système d’enseignement supérieur. Les propositions que nous formulons dans le cadre de la commission Université-Emploi, visent à réduire drastiquement les taux d’échec en redéfinissant les procédures d’orientation pré et post Bac et à améliorer la dimension professionnelle des formations universitaires par le rapprochement durable de l’université et du marché de l’emploi.
La commission souligne que ces propositions ne peuvent donner leur pleine mesure que si la composante universitaire de notre système d’enseignement supérieur évolue dans son ensemble, en particulier que nos universités deviennent de véritables universités au sens que revêt ce terme un peu partout dans le monde : des universités de plein exercice – lieux où se développent une recherche fondamentale d’excellence, une diffusion des connaissances, une préparation à l’insertion professionnelle et une contribution au développement socio-économique – bénéficiant d’une plus large autonomie – autonomie pédagogique, autonomie financière, autonomie en matière de recrutement et de gestion de carrière de l’ensemble de leur personnel. Cette autonomie leur permet d’accueillir, de suivre et d’orienter les étudiants tout au long de leur cursus et de favoriser leur insertion professionnelle grâce aux relations qu’elles nouent avec les employeurs (dont les entreprises) et les réseaux d’anciens.
Or l’autonomie dont bénéficie l’Université exige une gouvernance responsable qui inspire confiance à toutes les parties prenantes : étudiants, pouvoirs publics centraux et locaux, milieux socio-économiques et les citoyens. C’est pour cela que nous formulons des propositions concrètes à ce sujet, pour que « de l’université à l’emploi » devienne une réalité.